Dans le cadre de la semaine de la presse et des médias à l’école, Radio Droit de Cité a organisé une rencontre au Chaplin entre la journaliste Nadia Lamarkbi et deux classes de 5e (collège André Chénier et Collège Gassicourt). Les élèves de 5e3 ont ainsi pu découvrir comment fonctionne un journal télévisé.
Dans un premier temps, Nadia Lamarkbi, rédactrice en chef adjointe à Africa 24, a retracé son parcours et expliqué ce qu’est l’information.
Nadia Lamarkbi a choisi le journal de 20h d’Arte du mercredi 23 mars 2016. Voici les questions auxquelles les élèves devaient répondre :
- Quelle est l’information principale, qu’est-ce qui fait l’ouverture ?
- Quelle est l’information secondaire ?
- Qu’avez-vous aimé ? Qu’avez-vous retenu ?
- Quelles sont les personnes que l’on interroge ? Pourquoi ce choix ?
- Comment s’est déroulé tout le magazine ?
Le sujet principal - les attentats à Bruxelles - était un sujet en pyramide, avec un point sur les faits puis des élargissements progressifs.
1. Fait
2. Interview d’un témoin oculaire
3. Élargissement
4. Live
5. Puis élargissement de plus en plus large jusqu’au lien avec le 2e sujet (les réfugiés)
Nadia Lamarkbi a également répondu aux nombreuses questions des élèves. Voici quelques retranscriptions, non exhaustives, des différents échanges :
- Quelles sont les qualités que doit avoir un journaliste ?
- Il faut savoir écrire, avoir envie de raconter des histoires, et avoir beaucoup de volonté.
- Avez-vous déjà été dans un pays en guerre ?
- Non, mais je me suis rendue plusieurs fois en Afrique lors d’élections et il y avait des tensions.
- Est-ce que c’est un métier difficile ?
- Non, mais on est tout le temps sous tension, on est dépendant de l’actualité.
- Qu’est-ce que vous détestez le plus dans votre métier ?
- Je ne déteste rien, mais certaines choses m’agacent. Je suis très attachée aux valeurs du journalisme, à sa déontologie, à l’objectivité journalistique. Le journaliste doit donner les faits tels qu’ils sont. Mais certaines personnes utilisent ce métier pour donner leur opinion et trafiquent leurs reportages. Ce sont des gens qui font mal leur métier.
- Préférez-vous les reportages ou l’écriture des articles ?
- Je préfère le reportage, parce qu’on va sur le terrain rencontrer des gens. Il faut vivre les choses, c’est comme cela qu’on les appréhende le mieux. On peut beaucoup apprendre en lisant, mais ça ne remplace pas le contact direct.
- Que faites-vous si une fausse information a été publiée ?
- Si ça arrive dans mon magazine, je suis très en colère, parce qu’en tant que rédactrice en chef, je suis responsable de ce qui est publié. S’il y a eu une erreur sur les chiffres, il y aura un encadré "il fallait lire X au lieu de Y". Si l’erreur concerne une personne, je l’appelle pour qu’elle puisse exercer son droit de réponse. Mais si cette personne considère que cette fausse information est une atteinte à sa vie privée par exemple et qu’elle va au tribunal, comme on est fautif, on devra payer. Il faut absolument respecter la déontologie journalistique pour éviter cela.
- Faites-vous des caméras cachées ?
- Non. Est-ce vraiment un travail de journaliste ? Le journaliste ne devrait pas utiliser cette arme, sauf s’il s’agit de dénoncer des fraudes.
- Combien de temps met l’info pour arriver jusqu’à nous ?
- Aujourd’hui, on a de l’information en continu, en temps réel. Normalement, il faudrait le temps de la digestion. Le journaliste doit vérifier l’information, interroger les témoins, se renseigner sur le contexte, faire un travail d’investigation et nourrir une réflexion sur l’information, la mettre en perspective.
Nadia Lamarkbi conclut son propos par un conseil aux élèves :